Bien qu’encore méconnu de certains investisseurs, l’investissement Girardin industriel représente une opportunité potentiellement rentable pour ceux qui souhaitent optimiser leur fiscalité en participant au financement de projets industriels en outremer. Cependant, il comporte des risques et doit être abordé avec une analyse détaillée des rendements et des conditions qui y sont associés.
Le principe du Girardin industriel outremer : un levier fiscal et économique
Avant d’aborder le cœur du sujet, rappelons que le Girardin industriel a été conçu pour soutenir le développement économique des DROM COM par le biais des PME et des TPE tournées vers certains secteurs d’activité. Par exemple, ceux nécessitant un coup de pouce spécifique pour garantir un bon démarrage ou un accompagnement pérenne pendant une durée de 5 ans ferme.
En échange d’un investissement dans un projet industriel ultramarin, le contribuable bénéficie d’une réduction d’impôt colossale : entre 110% et 115% du montant qu’il investit. Cependant, il s’agit d’un investissement à fonds perdus qui se concrétise par la souscription à des parts de sociétés qui sont des SNC (société en nom collectif) ou des SAS (société par actions simplifiée). Il s’agit de sociétés de portage créées par le monteur Girardin et qui prennent en main l’acquisition des biens d’équipements (machines industrielles, véhicules, etc.). En savoir plus sur euodia. fr.
Le rendement brut : une combinaison de réductions fiscales et de qualité du montage
L’attractivité principale du Girardin industriel réside dans la réduction d’impôt obtenue en contrepartie de l’investissement. Cette réduction peut atteindre des montants substantiels comme susmentionné, mais elle est conditionnée à l’engagement de maintenir l’investissement pendant une durée minimale de 5 ans. Il est donc possible d’espérer une baisse d’impôt significative dans les premières années de l’investissement, ce qui représente un rendement immédiat. Ce rendement décroît au fil des 4 années suivantes.
À noter qu’il s’agit d’un rendement fiscal obtenu par le biais d’une économie d’impôt en parallèle duquel l’investisseur doit également considérer la qualité du montage.
Les risques associés à évaluer pour sécuriser la mise
L’un des risques majeurs liés à un investissement Girardin industriel est le risque de requalification fiscale. Si l'administration fiscale considère que l’investissement n’a pas été effectué suivant les conditions prévues par la loi, elle peut remettre en cause la réduction d’impôt accordée. Cela peut entraîner une obligation de rétrocéder les réductions fiscales perçues.
À cela s’ajoutent les risques économiques. Le rendement de l'investissement Girardin industriel dépend également de la performance du projet dans lequel l’investisseur a placé son capital. Comme il s’agit d’investissements dans des équipements industriels destinés à des acteurs locaux, le risque que l’entreprise rencontre des difficultés financières affecte le rendement de l'investissement. De plus, la gestion de ces projets dans les régions ultramarines peut être plus complexe en raison de l’isolement géographique, des spécificités économiques locales ainsi que des coûts supplémentaires.
Soulignons aussi que le Girardin industriel est par nature peu liquide. Une fois l'investissement effectué, une sortie avant la période d’engagement de 5 ans ne peut être envisagée. Il est donc impossible de revendre ses parts ou de se désengager avant l'échéance contractuelle pour verrouiller la réduction d’impôt – celle-ci est attribuée en une seule fois ou en “one shot”.
Dans l’ensemble, un investissement Girardin industriel outremer présente un rendement qui peut sembler attractif à court terme, grâce à l’économie d’impôt immédiate, mais l’aspect opérationnel doit être évalué avec soin. Sur le plan fiscal, un rendement brut de 30% à 60% peut être anticipé sur la durée de l’investissement. Cependant, ce rendement varie considérablement en fonction de la nature du projet, des risques liés à l’exploitation des actifs, de la fiscalité et de l’évolution des conditions économiques dans les territoires d’outremer.